<< Je suis arrivé à la chanson par l’écriture. >>
― Gilles Vigneault, Le Devoir
On arrive souvent là où on est par un chemin détourné.
Pour ma part, je suis venue à la révision par la coordination d’expositions. Cela semble un peu étrange, mais à bien y regarder, cela s’explique. On est des êtres multiples, et par périodes, c’est une facette de soi qui passe à l’avant-plan, souvent par hasard. Lorsque c’est celle qui correspond à notre être le plus intime qui a la chance de monter à la surface (ça peut prendre du temps), on sait qu’on a trouvé sa voie.
J’ai été engagée au Musée canadien des civilisations à titre de coordonnatrice d’expositions. J’avais étudié en arts et traditions populaires, en anthropologie et en linguistique. C’est en raison des deux premiers éléments que j’ai d’abord été embauchée. Je venais de tirer le bon numéro au loto de l’emploi! Yé!
La linguistique a constitué un gros plus, car j’ai eu à rédiger le courrier en français pour ma patronne. C’est comme ça que ç’a commencé!
En contexte fédéral bilingue, tout organisme public et parapublic est tenu, en vertu de la Loi sur les langues officielles, de produire ses textes en anglais et en français.
Comme j’avais pour tâche principale de gérer la mise en place d’expositions, j’ai eu à coordonner le processus de rédaction et de révision des textes bilingues de ces expositions auprès de la Division de l’édition. Cela m’a donc permis de voir comment marchait le monde de la révision de textes, des publications et de l’édition dans les deux langues.
Et quel monde! Wow! La découverte! FAS-CI-NANT! comme dirait notre ami Charles [Tisseyre]. J’avais toujours rêvé, plus ou moins consciemment et sans vraiment savoir comment cela pourrait se matérialiser, d’œuvrer dans l’univers des mots. Lorsqu’on m’a proposé de « transférer » à l’Édition, j’ai sauté sur l’occasion. Cette fois, c’est au loto des aspirations profondes que je venais de gagner! Re-yé!
Je savais que j’évoluerais désormais dans ce milieu, qui donne accès à la connaissance, met en lumière la vie humaine et décrit une multitude de réalités.
Et vous, comment avez-vous commencé à faire de la révision? En suivant des cours ou par hasard?
Pour faire de la révision de textes, il faut aimer profondément la langue et les mots, sans préjugé, sous toutes leurs formes (ancienne, nouvelle, administrative, scientifique, poétique), d’où qu’ils viennent (famille, village, région, pays, partout dans le monde) et où qu’ils circulent (écoles, librairies, musées, Web, entreprises, etc.). Ils nous font découvrir les univers qu’ils dépeignent. Chaque mois, La révision française y fera donc une incursion.
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